Lire face à la mer
Par Marie.
Certains jours d’été, je pars seule vers la mer. Le ciel est parfois légèrement voilé, je glisse un livre dans mon sac, souvent enroulé autour d’un pull. Je n’aime pas que mes livres s’abîment, seuls au fond d’un sac. Je veux qu’ils s’abîment d’avoir été dans d’autres mains que les miennes. La lecture est un partage.
Je prends le sentier côtier, je respire l’air frais et iodé et je devine que ce moment sera parfait.
Une fois devant la mer, je me mets pieds nus sur le sable fin. Je goûte chaque pas tout en cherchant du regard un rocher plat. Le voilà !
Je m’assois, je sors mon livre mais je ne l’ouvre pas. Pas tout de suite. Je regarde la mer et je laisse son calme me remplir entièrement.
Puis j’ouvre mon livre et je tourne les pages en enfonçant mes pieds dans le sable…
Un nouveau voyage commence.
Je souris, de belles rencontres m’attendent sûrement.
Certains jours d’été, je vais à la mer en bande. Ces jours-là, je glisse quand même un livre dans un grand cabas commun. Il se colle parfois à un autre. Ils font bloc, entourés des serviettes de plage et des goûters pour les enfants. Je glisse mon livre en me doutant que je ne le sortirai probablement pas. Mais je sais qu’il est là, au cas où.
Contre toute attente, il arrive toujours un moment où je réussis à le sortir, mais jamais pour longtemps !
Je lis quelques phrases puis je m’arrête pour regarder les enfants, pour les entendre rire, pour venir m’extasier d’une de leurs découvertes, parce qu’ils me disent que je suis la meilleure pour trouver les grains de café et que je les crois.
Souvent, je relis dix fois une même phrase, parfois, je les supplie de me laisser finir un paragraphe et après promis j’arrive !
Puis, finalement, je remets le livre au fond du sac et je cours les rejoindre.
En écrivant ces quelques lignes aujourd’hui, je me dis que le meilleur moyen de transmettre le plaisir de la lecture aux enfants c’est de toujours avoir une histoire à portée de main…
Les livres sont là, partout, tout le temps, et pour longtemps.